Par Jean-Louis Villeval, vice-président du Centre Iannis Xenakis
Médiathèque d'Evreux, 17h, 19/09/2015
Entrée libre et gratuite
Médiathèque d'Evreux, 17h, 19/09/2015
Entrée libre et gratuite
Au cours du 20e siècle, philosophes, artistes et critiques se sont emparés du terme d'utopie comme d'un concept nécessaire pour penser l'art, selon l'idée qu'il ne pourrait exister d'art véritable sans une volonté utopique de transformation radicale du monde.
Mais aujourd’hui, beaucoup dressent le constat d’un effondrement brutal des avant-gardes au tournant du XXIe siècle ; ce renversement a emporté évidemment dans sa chute l’utopie sous les coups de nouveaux courants souvent dénommés postmodernes ; l’utopie esthétique du XXe siècle n’aurait été qu’une illusion, ce qui justifierait son effondrement aujourd’hui.
Ainsi, l’utopie, qui avait fourni un puissant moteur à la création artistique du XXe siècle, tend aujourd’hui à ne plus connoter qu’une valeur négative dans les jugements portés sur les artistes et sur les œuvres de ce siècle. La question de la dimension utopique d’une œuvre, surtout quand cette dimension est ou a été explicitement revendiquée par son auteur, n’est pas anodine et peut entraîner de lourdes conséquences sur sa pérennité. Qu’en est-il de l’œuvre, si riche et si complexe, d’un des plus grands créateurs musicaux du XXe siècle, Xenakis qui fut un des porte-flambeaux de l’utopie artistique ?